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Tirer de la valeur des régimes de médicaments privés : Voir au-delà du seul coût

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Bien qu'il ne soit pas nécessaire de créer de toutes pièces un nouveau modèle économique pour les régimes privés, certaines adaptations devraient être faites à ce qui est soumis à un assureur privé. Une adaptation assez simple à mettre en place serait l'ajout d'une option pour éliminer du modèle tous les coûts financés par le système public de santé. De surcroît, on notera que le point de référence d'un régime privé n'équivaut pas par défaut à une perspective sociétale. Par exemple, les frais déboursés par le patient (ex. : déplacements, stationnement, hôtel) et le fardeau de l'aidant naturel ne sont généralement pas pertinents. On recommande aux fabricants d'inclure le coût d'autres éléments pouvant être affectés. Rappelons-nous que, la plupart du temps, le preneur de régime est en définitive un employeur ou une organisation qui paie des avantages sociaux pour ses employés ou membres. Ainsi, dans la mesure du possible, il est utile d'inclure les coûts des pertes de productivité dans l'analyse (absentéisme, présentéisme), les coûts d'invalidité, des soins complémentaires (ex. : chiropractie, physiothérapie, massothérapie), d'équipement d'assistance, de réadaptation ou des coûts de soins à l'extérieur de l'hôpital non financés par le système public de santé. Coûts des pertes de productivité Les fournisseurs d'assurances collectives doivent démontrer que leurs solutions, telles que les régimes de médicaments, contribuent positivement aux opérations d'une entreprise ou d'un organisme, comme par exemple en augmenter la productivité ou réduire le nombre de jours de maladie (absentéisme). Toutefois, ces aspects ne sont pas toujours inclus dans les analyses pharmacoéconomiques soumises aux régimes privés et quand ils le sont, ils n'adoptent pas toujours leur perspective. Par exemple, il est normalement indiqué d'exclure les pertes de productivité des aidants naturels dans la perspective des régimes privés puisqu'il est improbable que la personne malade ainsi que son aidant aient le même employeur, en particulier si le patient est un adulte. À l'inverse, si un médicament traite une maladie infantile associée à une morbidité considérable exigeant que les parents y consacrent beaucoup de temps, il serait alors logique d'inclure la perte de productivité de l'aidant naturel, car l'enfant ne serait pas la personne qui occupe un emploi. On notera à l'inverse que, dans une perspective sociétale, la productivité du patient et de son aidant naturel seront toutes deux pertinentes. Lorsqu'un patient quitte le marché du travail en raison d'une maladie, les pertes de productivité devraient être estimées avec l'approche du « coût de friction », c'est-à-dire une période de friction représentant un délai raisonnable entre le moment où l'individu quitte l'organisation et le moment où un remplaçant a été trouvé et est complètement fonctionnel. Pour les postes de faible qualification, ce délai pourrait correspondre tout au plus à quelques semaines, alors que pour des postes hautement qualifiés, il pourrait être de six, voire de douze mois. Une période de friction de trois mois est communément utilisée dans les analyses. On notera au passage que l'approche du coût de friction entraînera des pertes de productivité plus limitées comparativement à l'approche du capital humain qui, elle, suppose une perte permanente et qui s'avérera plus adéquate dans une perspective sociétale (une perte permanente pour la société). L'approche du capital humain est inappropriée dans la perspective d'un régime privé puisqu'il est attendu qu'un travailleur perdu soit éventuellement remplacé. Pour estimer la perte de productivité d'un patient qui quitte prématurément le marché du travail, l'approche du coût de friction est plus adaptée à la perspective d'un régime privé – l'approche du capital humain peut être présentée comme information complémentaire. L'approche du capital humain considère toute heure non travaillée comme une heure perdue tandis que l'approche du coût de friction adopte la perspective d'un employeur preneur de régime qui considère que les heures non travaillées cessent d'être perdues au moment où un remplaçant est en poste.

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